mercredi 19 octobre 2016

(Philosophie) 3 - NAISSANCE D'UNE DISCIPLINE





DÉBUTER EN PHILOSOPHIE
Christian Lévêque
Introduction 3 - Naissance d’une discipline


Naissance de la philosophie : la sagesse, la logique, la culture / sagesse et morale, histoire et religion : le raisonnable / esthétique, vie sociale et économie : l'intelligence sensible / science, vérité, volonté : le rationnel / l'hétérogénéité des points de vue


On peut lire la naissance de la philosophie en Grèce sous l'angle de la sagesse, qui lui a donné son nom, mais cela ne doit pas occulter le fait que dès l'origine, les autres facettes du bijou intellectuel que nous lègue l'Antiquité existaient aussi. Sans compter que la sagesse grecque elle-même n'est pas sans origines diverses, sans aïeules ou sans cousines. En Grèce, déjà, la pensée s'appuie sur un débat au moins intra-personnel où l'on cherche l'équilibre entre trois types d'argumentaires et d'objectifs, distingués en son temps par Aristote.


La praxis, toute entière ordonnée à l'action volontaire comme dans l'activité politique : je proposerai que la praxis, au sens d'expérience individuelle inclut le sens moral, dans le cadre de "ce qui se fait", ce "qui se pratique" au sein d'une communauté. Ce type de fonctionnement s'appuie sur l'intelligence de ce qu'il est raisonnable de penser, sur une sagesse personnelle et un réalisme basé sur les traditions, l'histoire, les mythes d'une nation.


La poiesis, création et réalisation d'une oeuvre pour Aristote, correspond tout à fait à ce que nous appelons créativité aujourd'hui... C'est l'exercice de l'intelligence sensible, qui s'appuie sur la réalité physique et biologique de notre existence ainsi que sur l'implication de chacun dans la société. L'intelligence sensible est la plus secrète et malheureusement la moins favorisée par le système scolaire que nous connaissons, en France au moins.


La theoria, connaissance intellectuelle, selon Aristote science véritable résultat de tout le devenir de la recherche philosophique, correspond à la Raison cartésienne, à l'esprit logique de la science positive. Pour moi c'est aussi l'intelligence cynique du politique et des grandes institutions que le sort des individus semble ne pas concerner.

On peut voir là l'esquisse de portraits de philosophes, ou la description d'écoles de philosophie mais cela constitue plutôt des domaines d'activité ou des environnements différents. Il faut surtout comprendre qu'aucune des trois notions n'est plus importante que les autres et qu'aucune n'est a priori positive ou négative. Elles ne sont pas réellement miscibles entre elles, et impliquent des points de vue différents, à faire converger pour avoir une idée simple de l'ensemble. Là est la place de la philosophie, au plus près du point où convergent les points de vue, même si chaque philosophe en privilégie nécessairement un, et un seul.

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