lundi 31 octobre 2016

(Philosophie) 4 - LE TEMPS D'UNE ANNÉE SCOLAIRE

DÉBUTER EN PHILOSOPHIE
Christian Lévêque
4 - Le temps d'une année scolaire

Le mauvais souvenir / technique et doctrines / vos premiers lectures et vos premiers écrits /L'histoire de la philosophie / lucidité

Le mauvais souvenir que beaucoup d'adultes conservent de la philosophie tient en grande partie au fait que leur curiosité pour la discipline a été très rapidement abîmée par l'obligation de préparer trop vite un examen et de dépendre de l'apparente absurdité de la notation des enseignants.

Quand bien même on y aurait été préparé par des proches ou des parents, ou par une expérience rare d'atelier philo à l'école ou au collège, la part réservée à la technique de dissertation et à la mémorisation de doctrines et de faits historiques l'emporte sur celle que l'on voudrait consacrer à la maturation d'une pensée personnelle.

Sans négliger l'aspect théorique et rigoureux d'apprentissages indispensables à l'ébauche d'une pensée vive et cohérente, et dans l'idée contraire de donner du sens aux principes techniques et aux références dont vous aurez besoin, cette leçon de philosophie générale a pour but d'accompagner vos premières lectures et surtout vos premiers écrits,

Vous verrez d'ailleurs, si jamais vous allez au-delà de cette première année contrainte par la préparation du baccalauréat, que même si la discipline est diverse, par les écoles et les auteurs mais aussi par des domaines d'application multiples, l'art, la science, l'histoire de la philosophie s'est installée comme l'outil commun le plus pratique, surtout dans le système universitaire finalement assez statique et étouffant que nous connaissons en France depuis le 19e siècle. L'avantage que trouvent les enseignants et l'administration scolaire à l'histoire de la philosophie est la possibilité de découper un programme et de fixer des connaissances idéologiquement neutres, j'allais dire froides, évaluables et cumulables mais essentiellement périssables. 

Mais vous n'y pouvez rien pour l'instant, et si vous ne découvrez la philosophie que maintenant et dans ces conditions-là, essayez d'en profiter sans vous en formaliser outre mesure. Nous verrons ensemble comment maintenir votre goût personnel pour la philosophie en général et pour la recherche personnelle tout en conformant votre attitude aux contraintes scolaires mais avec toute la lucidité et la liberté de pensée dont vous avez besoin. 

dimanche 30 octobre 2016

(Numérique) 2 - PLANIFIER UN PROJET AVEC UN OUTLINER




LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LA CRÉATIVITÉ
Christian Lévêque
2 - Planifier un projet avec un Outliner 

Les Outliners améliorent ce que l'on connaît déjà sous Word comme le mode plan. On peut changer les paragraphes de niveau,  de titre en sous-titres, réduire la table des matières et réordonner paragraphes ou chapitres,  et avoir à tout moment la possibilité d'embrasser d'un seul coup d'œil l'ensemble du projet.


Comme je l'indique dans le cours sur l'écriture d'essais, la programmation est encore plus une aide pour produire de l'écrit que pour lire. Beaucoup de livres ne sont pas lus en entier, ni dans l'ordre prévu mais pour l'écrivain il est essentiel que le projet vise la meilleure efficacité possible et une certaine forme d'exhaustivité.
Les Outliners améliorent ce que l'on connaît déjà sous Word comme le mode plan. On peut changer les paragraphes de niveau,  de titre en sous-titres, réduire la table des matières et réordonner paragraphes ou chapitres,  et avoir à tout moment la possibilité d'embrasser d'un seul coup d'œil l'ensemble du projet.
J'utilise Outliner pro sur IPad souvent en lien avec des cartes mentales comme Mindomo. Mais il existe bien d'autres applications, dont certaines payantes. En tous cas, la souplesse de ces outils m'a beaucoup fait progresser dans le sens où j'ai pu tout au long d'un projet d'écriture, (les anglais diraient peut être tout au long d'un "process") comme celui de Lettre aux enfants, vérifier au fur et à mesure l'équilibre entre les différentes directions à suivre, la pertinence de tel ou tel emplacement, et travailler, un peu comme on tourne les scènes d'un film, dans le désordre qui me convenait.


Pour chaque texte court, ma solution préférée c'est Google Keep ; un paragraphe par idée, en mode "cases à cocher", chaque idée développée en quelques phrases. Et Google Keep fonctionne et sur smartphone, et sur tablette, donc sur Apple comme sur Windows. La synchronisation est parfaite et on peut apprécier la possibilité d'ajouter des photos, des hyperliens, de la couleur... Le texte obtenu, après avoir masqué les "cases" , est transférable sur Google docs, donc sur Drive et disponible pour tout traitement de texte.
Les cartes mentales fonctionnent sur le même principe de la déclinaison, ou du développement en arbre, mais avec la possibilité de donner du sens à la répartition des thèmes dans l'espace. Il faudra en reparler.

mercredi 26 octobre 2016

(Écrire) 4 - MON PROGRAMME POUR CETTE "LEÇON"



Ancienne carte de PARIS, sur La boîte verte -  Pinterest

RÉUSSIR SES ÉCRITS SCOLAIRES, UNIVERSITAIRES OU PROFESSIONNELS
Christian Lévêque 
Introduction 4 - MON PROGRAMME POUR CETTE "LEÇON "

De l’efficacité / de la modestie / on n'en finit pas de planifier / des étapes incontournables / pour cette leçon-ci 


Le plus souvent, surtout pour les écrits universitaires, le plan s' organise en vue de la démonstration d'une thèse. Mais même dans ce cas il faut comprendre que la lecture effective est rarement linéaire et que vos lecteurs, experts, professeurs, étudiants ou simples curieux, n'auront sans doute ni le temps ni le désir de tout lire in extenso et dans le tempo impliqué par votre table des matières. 

On lit un essai pour avancer dans la compréhension d'un objet d'étude souvent strictement délimité par les forces, les sources, le confort intellectuel et le temps dont l'auteur a disposé. Plus l'objet est général et plus il risque d'avoir été traité auparavant par des milliers d'autres plus forts que vous. En revanche plus l'objet est fin, plus il a de chances de n'intéresser qu'une poignée de spécialistes et cette fois, ce sont ces lecteurs qui vous dépasseront et chercheront vos erreurs. A plus forte raison s' il s' agit de présenter votre travail à un jury ou aux éditeurs d'une revue scientifique.

Si votre souci est plus modestement de présenter une dissertation au lycée ou même un compte rendu de lecture au collège, vous ne serez pas moins contraint d'en passer par un plan qu'il faudra plusieurs fois réaménager en fonction de l'avancée des travaux. 

L'ossature d'un texte, si court soit-il, d'un paragraphe par exemple, s' appuie presque naturellement sur trois à cinq parties : une introduction, une conclusion, et entre ces deux phases essentielles un développement en une, deux ou trois étapes. Même si le projet n'a rien d'une  démonstration de type scientifique, on n' y échappe pas sans risque d'indisposer ses lecteurs. Cela admis tout  est possible, mais rien n'est simple, puisqu'il faut le plus souvent rédiger d'abord un projet de conclusion, et qu'une fois cette conclusion faite, en général, le plan prévu ne tient déjà plus la route.

Pour ce qui concerne ce cours, cette "leçon" que je lance sur internet comme on place un message dans une bouteille qu'on jettera dans la mer, sans savoir qui s' en saisira, le plan est simple : Ecrire comment ? pour débuter par le conseil technique, l'entraînement, sera suivi de Écrire pourquoi? Et je finirai avant de conclure par une partie plus interactive, plus "exemplaire' grâce à des productions de lecteurs, partie que j'appelle -provisoirement peut être - Lire pour mieux écrire.

(Écrire) 3 - SAVOIR TITRER

Près de Notre Dame de Paris (Pinterest)





RÉUSSIR SES ÉCRITS SCOLAIRES, UNIVERSITAIRES OU PROFESSIONNNELS
Christian Lévêque
3 - SAVOIR TITRER

Titre provisoire et objectif / outils / écriture à la main / rituels et environnement / commande et contraintes, style


Du temps où tous les éditeurs prenaient le temps de préparer la publication de tous les livres, le travail du titre leur revenait au final. Vous l'avez vu, où vous le verrez dans Lettre aux enfants j'ai pris l'habitude de sous-titrer régulièrement de courts chapitres et je me suis aperçu que ça rendait très efficace la table des matières. D'une certaine façon, cela donne au lecteur une liberté nouvelle de lire dans le désordre ce dont l'ordre n'a de valeur que de rangement. (Et d'aide pour la créativité). Titrez provisoirement vos textes, même vos dissertations, secrètement s'il le faut.

De beaux livres de photos ont été réalisés à partir du bureau des écrivains célèbres. Je me souviens d'un Colette et d'un Proust. Évidemment plusieurs ont écrit sur leurs outils d'écriture fétiches, crayons, stylos, plume, ou à bille, feutre, machine à écrire, ordinateur, et surtout ils ont parlé de leurs tables de travaiet des heures de travail : la nuit, tôt le matin pour la plupart dans une pièce dédiée, Aujourd'hui ce sont les logiciels qui comptent. Personnellement, j'essaye tout, même d'écrire la nuit, mais rien n'est définitif. En réalité ce qui me plait c'est de tout essayer, sans principe ni système.

En revanche, dans les quelques dernières années, je me suis installé dans une forme de textes d'une page qui me convient. En cinq paragraphes courts, introduction, développement en trois phases et conclusion, tout peut être dit. C'est une loi pour la créativité : il faut s'imposer des modalités techniques, format, tempo, phrasé, type de vocabulaire... C'est la définition même du style. J'en ai trouvé chez Roland Barthes la meilleure description, le style d'un écrivain c'est la méthode qu'il emploie pour permettre au lecteur de le suivre dans son projet d'écriture, et non ses outils de travail.

Cela fait penser à différents bains de teinture, mon travail se réalise le plus souvent par étapes correspondant pour l'instant à différents logiciels : d'abord le projet, avec ce qui deviendra progressivement un plan grâce à ce qu'on appelle un outliner. Puis la rédaction des paragraphes, généralement sur Google Keep, enfin le traitement de texte proprement dit avec Word, (après un premier lissage sur Google docs. Je suis avec attention le développement de logiciels libres qui permettront peu à peu d'éviter la "googlisation" à outrance, mais le principe restera.

Bien sûr tout commence par des idées qui se gardent. Bien d'arriver au bon moment quand on s'installe et qu'on a enfin le temps de les mettre en forme. Chacun a ses propres astuces pour ne rien perdre. L'idéal, c'est un système qui permet de classer et de retrouver les notes prises. Mais je cherche toujours comment épurer la masse de carnets et de cahiers accumulée depuis trente ans (au moins). Essayez vous qui êtes jeunes de trouver un logiciel pratique et de vous y tenir. Pour ce qui est de l'écriture elle même, là encore à vous de voir. Personnellement j'alterne, clavier, dictée et écriture manuscrite reconnue par l'ordinateur, bravo Apple.



dimanche 23 octobre 2016

(Numérique) 1 - CRÉER UN LOGO AVEC PIXLR





LE NUMERIQUE AU SERVICE DE LA CREATIVITE
Christian Lévêque
1 - Créer un logo avec PIXLR

On peut ne pas apprécier les exemples que j’en donne sur le site, le nouveau logo de Créactifs compris. Ce sont des créations qui feront ou ne feront pas la preuve de leur utilité. On peut en revanche avoir envie de créer soi-même des images à fond transparent.
Une image ordinaire, au format .jpg par exemple, conserve un fond opaque en superposition sur une autre image ou un arrière plan, seul le format .png rend possible un fond transparent. On peut transformer une image .jpg en image .png entre autres grâce au l’éditeur en ligne et gratuit de Pixlr.com.
J’ai profité de conseils très précis sur http://www.pausetuto.com/creer-un-fond-transparent-en-pn
J’ai travaillé au logo de Créactifs directement sur Pixlr, et préparé des dessins (en l’occurence sur Paper, application Ipad) pour les autres logos. Les images sont enregistrées au format .png et peuvent être insérées dans n’importe quel traitement de texte et donc sur un article de blog.
Attention pour faire apparaître un image .png dans le traitement de texte il faut d’abord par un clic droit choisir habillage du texte et par exemple la solution « rapproché » qui permet de la manipuler et de la placer n’importe où dans une page.
Ch L

mercredi 19 octobre 2016

(Philosophie) 3 - NAISSANCE D'UNE DISCIPLINE





DÉBUTER EN PHILOSOPHIE
Christian Lévêque
Introduction 3 - Naissance d’une discipline


Naissance de la philosophie : la sagesse, la logique, la culture / sagesse et morale, histoire et religion : le raisonnable / esthétique, vie sociale et économie : l'intelligence sensible / science, vérité, volonté : le rationnel / l'hétérogénéité des points de vue


On peut lire la naissance de la philosophie en Grèce sous l'angle de la sagesse, qui lui a donné son nom, mais cela ne doit pas occulter le fait que dès l'origine, les autres facettes du bijou intellectuel que nous lègue l'Antiquité existaient aussi. Sans compter que la sagesse grecque elle-même n'est pas sans origines diverses, sans aïeules ou sans cousines. En Grèce, déjà, la pensée s'appuie sur un débat au moins intra-personnel où l'on cherche l'équilibre entre trois types d'argumentaires et d'objectifs, distingués en son temps par Aristote.


La praxis, toute entière ordonnée à l'action volontaire comme dans l'activité politique : je proposerai que la praxis, au sens d'expérience individuelle inclut le sens moral, dans le cadre de "ce qui se fait", ce "qui se pratique" au sein d'une communauté. Ce type de fonctionnement s'appuie sur l'intelligence de ce qu'il est raisonnable de penser, sur une sagesse personnelle et un réalisme basé sur les traditions, l'histoire, les mythes d'une nation.


La poiesis, création et réalisation d'une oeuvre pour Aristote, correspond tout à fait à ce que nous appelons créativité aujourd'hui... C'est l'exercice de l'intelligence sensible, qui s'appuie sur la réalité physique et biologique de notre existence ainsi que sur l'implication de chacun dans la société. L'intelligence sensible est la plus secrète et malheureusement la moins favorisée par le système scolaire que nous connaissons, en France au moins.


La theoria, connaissance intellectuelle, selon Aristote science véritable résultat de tout le devenir de la recherche philosophique, correspond à la Raison cartésienne, à l'esprit logique de la science positive. Pour moi c'est aussi l'intelligence cynique du politique et des grandes institutions que le sort des individus semble ne pas concerner.

On peut voir là l'esquisse de portraits de philosophes, ou la description d'écoles de philosophie mais cela constitue plutôt des domaines d'activité ou des environnements différents. Il faut surtout comprendre qu'aucune des trois notions n'est plus importante que les autres et qu'aucune n'est a priori positive ou négative. Elles ne sont pas réellement miscibles entre elles, et impliquent des points de vue différents, à faire converger pour avoir une idée simple de l'ensemble. Là est la place de la philosophie, au plus près du point où convergent les points de vue, même si chaque philosophe en privilégie nécessairement un, et un seul.